The Last Shadow Puppets, un retour en force !

Le groupe The Last Shadow Puppets est bien de retour : difficile d’échapper à cette annonce, tant les articles se multiplient sur eux. Ils ont su créer l’évènement. Cela m’a intriguée, et il se trouve que c’est également en lien avec mon mémoire de fin d’études, j’ai donc choisi d’analyser un peu ce qu’il s’est passé lors de ce retour, et d’en faire un article (promis, je parlerai de l’album aussi) !

TLSP

The Last Shadow Puppets, c’est un super groupe, composé d’Alex Turner (chanteur des Arctic Monkeys) et de Miles Kane (dont la carrière solo est assez formidable). Dit comme cela, ce n’est pas étonnant qu’ils fassent tant de bruit. Sauf que ce groupe n’a à son compteur qu’un seul et unique album, sorti en 2008, et si la carrière des Arctic Monkeys a très bien démarré quelques années auparavant, Miles Kane n’est lui pour le coup pas connu. Ils montent ce groupe entre meilleurs amis et obtiennent un grand succès. Et puis, à part quelques teasing de retour en studio, plus rien avant décembre 2015 en termes de communication officielle.

Si Alex Turner et Miles Kane ont bien progressé en notoriété depuis, TLSP n’a pas été mentionné depuis bien longtemps, et aurait pu retourner à l’état des projets abandonnés par les artistes accaparés par leurs carrières premières.

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Et pourtant. L’annonce de leur retour en décembre 2015 a fait l’effet d’une bombe. En termes de communication, rien de plus simple. Un post sur leur page Facebook (morte depuis bien longtemps) avec une vidéo montrant les deux compères et d’autres images sur fond de musique énigmatique, a posteriori on reconnait seulement quelques notes de Bad Habits. Et la mention finale « Spring 2016 » confirme bien la sortie d’un nouvel album. Le retour est annoncé, la pression monte chez les fans de la première heure, comme les plus récents fans d’Arctic Monkeys ou Miles Kane qui pourraient découvrir le projet seulement à cette occasion.

Mais en termes de communication, ne rien avoir fait depuis 2008, cela implique quelques ajustements. Par exemple, créer un compte Twitter, probablement fait par le management du groupe, sachant qu’Alex Turner n’en a pas, et que Miles Kane poste de temps en temps, préférant visiblement Instagram, pour partager ses superbes costumes ! Mais créer un compte Twitter au groupe, c’est souligner que c’est plus qu’un petit side project. C’est officialiser le travail, et souligner que ce n’est pas que Alex Turner + Miles Kane, mais bien The Last Shadow Puppets. Du coup c’est plus facile pour annoncer dates de concert, sortie d’album et de chansons, cela permet d’avoir une communication officielle et mieux maitrisée.

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Au niveau du ton, on voit que le groupe reste dans son style, avec une certaine distance, une sorte de froideur propre au style crooner rock. Il n’est pas question d’ajouter des emojis ou encore de marquer la présence personnelle, pas de signature, ni même de ponctuation trop enthousiaste. Au contraire, la langueur parfois suggestive du groupe se retrouve même dans un usage étonnant et fréquent des points de suspension, très rare.

En dehors de la gestion des réseaux sociaux, le groupe donne beaucoup d’interviews, avec des visuels assez fabuleux qui sont ensuite repris par les fans. Ils se construisent leur identité visuelle, assez stylée et surtout assez british. Ils s’assurent que les fans soient bien au courant de la reformation du groupe, mais surtout que le grand public ne puisse y échapper, et qu’il reconnaisse ses deux figures de proue (qu’il peut connaître des Arctic Monkeys ou de la carrière solo de Miles Kane).

Enfin, quelques concerts ont eu lieu avant la sortie de l’album. ils ont été complets en seulement quelques minutes, réalisant un tour de force qui prouve bien à quel point l’attente des fans était forte. Dans le même temps, ils ont été annoncés parmi les têtes d’affiche de nombreux festivals, ce qui est assez fort pour un groupe qui ne sort que son deuxième album !

TLSPLeur communication les a bien placés parmi les groupes les plus attendus de l’année, ils l’ont savamment orchestrée. Mais tout cela n’aurait été rien si l’album derrière ne fournissait pas la qualité nécessaire pour répondre à cette attente.

Or, Everything You’ve Come to Expect est assez brillant. On retrouve bien cette ambiance un peu crooner rock, le style est très classe. On identifie tout de suite les voix d’Alex Turner et Miles Kane qui se mélangent à la perfection.

L’ajout de cordes sur pas mal de titres leur donne une profondeur assez formidable, qui permet d’ajouter une vraie originalité au groupe. Ce n’est pas juste un regroupement de talents, c’est bien une création originale et travaillée. La guitare est quand même l’instrument de prédilection des deux trublions, et ça s’entend, ils y sont vraiment doués. Mais ils ont choisi de ne pas faire hurler les guitares en permanence, ce qui permet de mieux apprécier leur travail dessus.

Difficile de sortir des titres pour les citer comme mes préférés, mais on peut quand même citer la très punchy Bad Habits, la douce Miracle Aligner, la mélodieuse Pattern. On passe de ballades à la délicatesse extrême comme The Dream Synopsis à d’autres titres plus rock à la Sweet Dream, TN, sans jamais perdre un certain sens du groove comme The Element of Surprise.

 L’album est vraiment très très bon, il déploie le style The Last Shadow Puppets sur tous les titres et même 8 ans après continue le travail du groupe. Toutes les actions de communication autour du groupe conduisent bien à mettre en avant ce petit bijou, sans lequel elle aurait été vaine de toutes façons. C’est un album à écouter, vraiment !

J’espère que cet article un peu différent sur son sujet et sur sa forme vous aura plu !

The Last Shadow Puppets, un retour en force !

– Live report – Muse à Bercy

Vous le savez, Muse est mon groupe préféré, alors dès que l’occasion de les voir en concert à Paris s’est présentée, je n’ai pas dit non. J’ai fini par les voir 3 fois (dont une fois pour le travail – si si, j’ai vraiment travaillé ce soir-là-), et oui, c’était génial. D’abord impossible de ne pas parler de mise en scène évidemment, mais aussi en termes de setlist, bien maitrisée, et puis de musique tout simplement au top. 

Muse

Le rendez-vous était pris à l’AccorTruc Arena (un différent personnel avec le community manager de la salle ne me donne pas envie de les citer proprement). Pour ma part c’était la première fois que je m’y rendais après les travaux de Bercy. Il n’y a pas à dire, c’est propre, c’est classe, c’est tout neuf. La partie la plus classe étant évidemment l’entrée réservée pour les invitations, où on a très vite l’impression de rentrer dans un hôtel 5 étoiles (on ne m’a personnellement jamais autant guidée dans une salle de concert). Bon pour l’organisation en fosse on repassera : une seule entrée, qui les oblige à l’intérieur à contraindre les gens à aller se placer où la sécurité le souhaite. C’est un peu le problème de la scène 360, mais l’ouverture de deux entrées aurait probablement suffit à équilibrer les débats.

Muse

Parlons de cette scène 360° plutôt. Placée comme on s’en doute en plein milieu de la salle, elle augmente la visibilité pour presque toutes les places. On voit bien de presque partout, et ça, quand on vient voir son groupe préféré, c’est plutôt appréciable. En plus la mise en scène l’intègre vraiment bien, Matt Bellamy et Chris Wolstenholme bougent beaucoup sur toute la scène, et en plus, la scène tourne !

Les premières parties elles ont été assez inégales. En premier il y a eu les sympathiques X Ambassadors et leur chanson connue Renegades. Le chanteur avait une vraie énergie communicative, et les chansons sont plutôt cools, mais je ne pense pas que j’écouterais ça de moi-même. J’émets plus de réserves sur Phantogram, eux plus tournés vers l’électro. C’est sympa là encore, mais le live me convainc moins. En revanche, gros coup de coeur pour les derniers, Nothing But Thieves. Des chansons vraiment géniales comme Excuse Me ou Wake Up Call, un live qui rend super bien, et surtout un groupe heureux d’être là, qui dit que c’est la plus grosse scène qu’ils n’aient jamais fait. Si vous ne devez écouter qu’un album, allez écouter le leur ! Mention spécial au membre de leur encadrement qui les filmait et courrait partout sur scène pour le faire.

Nothing but thieves

Après une entracte à durée variable, le volume de la musique monte, sur Straight Outta Compton, et des soldats arrivent et se placent devant les barrières de la fosse. Cela fait partie de l’ambiance militaire du dernier album de Muse, mais c’est le seul rapport direct que l’on trouvera avec le groupe, puisqu’ils disparaissent rapidement. Qu’importe, ensuite, commencent les choses sérieuses. Enfin presque. Le premier soir des 6 concerts, cela commence par Drill Sergent. Parfait pour mettre l’ambiance avant Psycho. Les autres soirs, c’est une intro sur Drones avec les drones qui volent au-dessus du public (et qui n’avaient simplement pas décollé le premier soir). C’est joli, mais Drones c’est quand même spécial, avec une ambiance pseudo lyrique qui se répète en plus avant les dernières chansons du concert, ce qui n’est pas forcément bien nécessaire.

Muse

Mais beau ballet de drones qui se rassemblent sur les côtés de la scène pour Psycho. Le public exulte, ça y est, le groupe est devant nous. Très bon début Psycho, parfait pour rentrer dans l’ambiance directement. D’ailleurs, en termes de setlist, le début est globalement très solide. Si sur 5 soirs ils ont enchainé avec Dead Inside (dont la seconde partie rend vraiment bien en live), on se retrouve ensuite avec une alternance entre Plug in Baby, Hysteria, Map of the Problematique, Supremacy… Puis suivent The Handler, Supermassive Black Hole, Stockholm Syndrom… Le début du concert est vraiment très bien maitrisé et puissant. Ce qui fait un peu regretter un passage plus mou qui intervient plus tard, avec un enchainement fréquent Madness – Undisclosed Desires très plat, malgré de beaux effets visuels. Cela repart de plus belle avec Time is Running Out et Uprising, avant de faire une pause très belle sur The Globalist, le retour non nécessaire de Drones, et un bouquet final Mercy (plus Take a Bow sur quelques dates) et l’incroyable final Knights of Cydonia.

Muse

Comme cela pouvait être à prévoir, pas de grosses raretés dans la setlist. Simplement  une setlist pour moi proche de la perfection pour la dernière soirée, avec à la fois Plug in Baby, Citizen Erased, Apocalypse Please, Bliss et Take a Bow. Alors oui, certains fans sont déçus, ils auraient aimé moins de chansons connues, mais on remarque vite pendant le concert que pendant Apocalypse Please, pendant Bliss, pendant Citizen Erased, seules quelques personnes chantent, hurlent, sautent partout. Les autres – la grande majorité – réagit sur Madness, sur Starlight, sur Dead Inside, sur Uprising. Même Supermassive commence à ne plus être reconnue par les fans les plus récents. Alors oui, c’est dommage, mais c’est surtout normal. De nouveaux fans arrivent, et c’est tant mieux pour le groupe. Parce que ce sont ces nouvelles personnes qui font que Muse a pu faire 6 Bercy (et donc que certains d’entre nous ont eu la chance de les voir plusieurs fois). C’est aussi grâce à eux que le groupe peut laisser cours à sa créativité dans ses chansons, ses effets scéniques (il faut bien financer les lubies robotiques de Matt Bellamy). Donc c’est logique que le groupe joue des titres que ce public connaît. Est-ce que c’est bien ou mal, je n’ai pas d’avis là dessus. Mais du coup, entendre un petit Citizen, un petit Apocalypse, ça a encore plus de valeur à mon sens !

Muse

Niveaux effets visuels, on en prend plein les yeux pendant 1h45. Les drones volent plusieurs fois pendant les chansons, parfois éclairés de multiples couleurs. Des rideaux descendent et servent d’écrans, avec des projections vraiment cools, notamment sur Undisclosed Desires ou The Handler, avec une main qui controle fictivement Matt et Chris. Il y aura aussi ce drone/zeppelin qui volent tant bien que mal sur The Globalist, chanson encore une fois sublime en live avec des effets visuels et de couleurs très forts. On notera aussi les confettis envoyés sur Mercy, sous la forme des bonhommes qu’on retrouve sur la pochette de l’album. Et puis, ce sont des jeux de lumière tout au long du concert, même au sol sur la partie tournante de la scène.

Muse

Les meilleurs moments ? Knights of Cydonia, le meilleur final de concert jamais vu, ça se confirme toujours ! L’entrée sur Psycho est vraiment massive et top. The Globalist comme dit précédemment est superbe même si c’est un moment un peu calme dans le concert et qu’elle a du mal à vraiment démarrer. Apocalypse Please a vraiment la classe en live. Coup de coeur intemporel et personnel pour Bliss, évidemment. Plug in Baby et Hysteria sont toujours aussi géniales en live. Toujours aussi génial également le Munich Jam entre Dom Howard et Chris Wolstenholme. Mention spéciale pour les chansons du dernier album, Dead Inside, Reapers et the Handler qui envoient elles aussi du lourd en live, et Mercy qui rend mieux en live qu’en studio ! Bonne surprise pour Uprising qui est de plus en plus connue et reprise par le public. Et parmi les classiques, c’est toujours sympa d’entendre Time is Running Out, Starlight ou encore Supermassive Black Hole (que je n’aime qu’en live de toutes façons).

Difficile de tout résumer (d’ailleurs je n’ai clairement pas réussi), mais c’étaient des concerts vraiment géniaux, Muse en live, ça vaut toujours vraiment le coup ! Simple regret, l’ambiance n’est jamais au niveau que l’on voudrait pour le groupe, mais tant pis, personnellement ça ne m’a pas empêché de chanter, sauter dans tous les sens et d’en profiter à fond !

Et vous, vous y étiez ? Vous en avez pensé quoi ?

 

– Live report – Muse à Bercy

Dionysos – Vampire en pyjama

On attendait le retour de Dionysos depuis quelques années, après un pétillant Bird’N’Roll et la sortie du film d’animation Jack et la Mécanique du Coeur, tiré du chef d’oeuvre de Mathias Malzieu. Mais on n’attendait pas l’histoire qui accompagne et berce ce nouvel album. Les premiers extraits dévoilés ne l’expliquent pas tellement, on voit simplement le personnage du vampire se dévoiler, pas étonnant car l’on annonce en même temps la sortie du livre de Mathias Malzieu « Journal d’un Vampire en Pyjama ». 

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Et puis il y a la révélation de toute l’histoire : le chanteur, Mathias Malzieu s’est vu diagnostiquer une maladie grave et rare, l’aplasie médullaire. C’est apparemment dès les début de son hospitalisation qu’il prend la plume et appelle les autres membres du groupe pour travailler sur cet album, qu’il a même envisagé comme posthume, au vu de sa situation plus que délicate. Il sera finalement sauvé par une greffe de cordon ombilical. Mais tout cela lui offre de formidables possibilités créatives, lui qui sait déjà explorer des pistes autobiographiques dans la fiction. Là, son roman n’en est pas un, c’est un véritable journal (que j’ai hâte de dévorer !). L’album suit la même histoire que le roman, mais il fait plus que cela. Le groupe se réinvente dans ce contexte grave. Les chansons deviennent encore plus poétiques qu’avant, plus sincères aussi. Le panache est un peu mis de côté, au profit d’une douce authenticité. Et pourtant, l’album n’est pas triste. Il est lumineux, se concentre sur le positif, ce qui est triste devient poétique. Comme à chaque fois cependant, les métaphores se multiplient, offrent différents niveaux de lecture. Mais le masque tombe encore plus que sur les albums précédents.

Vous devinez à mes mots que l’album est un vrai coup de coeur. Au cours de la chanson « Vampire en Pyjama », Mathias Malzieu s’exclame à juste titre « Dionysos est né deux fois ». Le groupe a 22 ans de carrière, 22 ans d’explosions épiques et rock. Alors là, sans renier leur style, ils se font plus pop, plus poétiques. On n’oublie pas l’épique, le drame aussi présents dans les autres albums et livres. Il me semble que tout est distillé dans de bonnes mesures sur cet album, qui retient le meilleur que le groupe a pu nous présenté sur toutes ces années.

L’aspect poétique est très largement dominant. On sent beaucoup de travail sur les paroles (peut-être même plus que sur les autres albums). La plus représentative est bien sur Chanson D’Été qui ouvre l’album sur une reprise du poème « Chanson d’Automne » de Verlaine, sur une ambiance western, Malzieu ayant l’impression que ses anticorps se livrent à une véritable guerre du far west en lui. Tout s’emballe comme dans une folle cavalcade à partir de la moitié de la chanson, sur laquelle le rejoint Babet, dont la voix ponctue à merveille la plupart des titres. Ensuite, la poésie de Guerrier de Porcelaine est un vrai coup de coeur. Le titre est doux, même dans les voix de Mathias et Babet. Il ne se fait pas mielleux, ponctué de quelques accords de guitare électrique (car oui, on ne perd pas l’essence rock de Dionysos comme cela !). Le pont après le deuxième refrain est absolument sublime et mélodieux. L’Heure des Lueurs joue sur les mêmes cordes avec des accords un peu similaires. Know Your Anemy est plus rythmée, et cette fois ci chantée en anglais. Mais le jeu de mot du titre est tellement bien pensé que le titre reste intéressant en termes de paroles. Le Chant du Mauvais Cygne est plus doux, joué à la guitare sèche, accompagné ensuite du violon de Babet puis de l’harmonica de Mathias. C’est doux, c’est harmonieux, et on y trouve une phrase qui correspond bien au chanteur impétueux : « Je me reposerai quand je serai mort ». On retrouve ensuite les deux titres qui paraissent les plus directement autobiographiques : Vampire au Pyjama et Déguisé en Moi, les deux faisant référence à la carrière de Mathias et du groupe. Les paroles valent vraiment le coup d’être écoutés. La première fait voir l’espoir, et la deuxième laisse voir un touchant désir d’être plus sincère, avec l’énumération chantée par Babet de tous les personnages endossés par Mathias.

Ce dernier titre vraiment sympa entre dans une veine un peu plus pop, comme Vampire de l’Amour par exemple, premier titre dévoilé pour cet album. Il est enlevé, énergique tout en restant bien maitrisé. I Follow Rivers, reprise de Lykke Li placée au milieu de l’album comme un interlude (pour reprendre le mot de Mathias Malzieu lui-même) est une bonne surprise, d’autant plus que c’était une chanson qu’il chantait pour une des infirmières qui l’accompagnait. Enfin, Skateboarding sous Morphine est aussi un bon titre qui énumère pas mal de figures célèbres (Gainsbourg, Charlie Chaplin…), avant un refrain vraiment top.

Et parce qu’on est dans un album lié à une histoire, adossé à un récit, il y a des titres à l’ambiance plus noire, plus sombre. Le plus évident est pour la chanson Dame Oclès (encore un super jeu de mots), dont l’ouverture me fait penser aux inquiétants thèmes consacrés à Joe dans La Mécanique du Coeur. Mais cela n’en diminue pas sa qualité, au contraire, cela donne une profondeur presque épique au titre et une force supplémentaire. J’apprécie un peu moins Un Petit Lion, la suivante, sans trop vraiment savoir pourquoi ! Enfin, j’avais des réserves sur Hospital Blues pour la première écoute. C’est le deuxième titre en anglais, mais je l’avais trouvé un peu mou lors de sa révélation. Et finalement, il se révèle très bien, devenant plus puissant assez rapidement, ce que le live à la Fnac Saint Lazare du 30 janvier a permis de confirmer.

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Hier (30 janvier), j’ai donc pu voir leur retour lors d’un petit showcase à la Fnac (mal organisé d’ailleurs). L’occasion de voir qu’ils sont en pleine forme, surtout Mathias Malzieu, qui retrouve ses habitudes de bouger dans tous les sens en live, malgré l’aspect intimiste du concert. La séance de dédicaces qui a suivi a été très sympa, l’occasion de les féliciter pour leur album très réussi, et d’espérer les revoir bientôt en festival !

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En tous cas, l’album est vraiment à écouter, pour les fans du groupe comme les autres. Il y a un peu de changement, mais cela ne dissout en rien leur talent, et ils l’ont promis, sur scène, cela bougera autant qu’avant !

Dionysos – Vampire en pyjama

Bears of Legend – Ghostwritten Chronicles

Un énorme coup de coeur de ce début d’année va au groupe canadien Bears of Legend. Leur album Ghostwritten Chronicles est un vrai bijou. Certes, il n’est peut-être pas accessible à tout le monde du fait de son originalité, mais il mérite une première écoute de découverte. Le groupe déploie un univers unique au sein d’un vrai et authentique projet, tout en dévoilant des chansons incroyablement mélodieuses.

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Pour vous donner quelques éléments de comparaison (toujours assez maladroit et risqué, vous aurez peut-être assez vite envie de me contredire), Bears of Legend prend l’énergie folk de Mumford & Sons, le talent multi-instrumentiste d’Arcade Fire, et une petit influence locale à la façon des Cowboys Fringants. On est face à un concept album, qui se déploie le long d’une véritable histoire, inspirée d’un mystérieux journal de bord retrouvé en mer. L’histoire se passe entre les années 1400 et 1700 et on y suit un équipage passant par toutes les émotions, de la peur, de l’amour, au rêve, à la liberté…

C’est assez rare pour être souligné, leur projet est ambitieux, et certains titres sont assez incroyables. Mon préféré est sans conteste When I Saved You From the Sea. Les cordes, le piano et la voix du chanteur se mêlent pour créer un résultat doux et surtout avec une mélodie envoutante. Ils ont bien fait d’en faire leur premier titre extrait de l’album, car c’est à mon sens le meilleur.

Ensuite on retrouve cette même mélodie avec un rythme assez similaire sur Be Mine, All Mine. La deuxième partie de la chanson rompt légèrement avec cela, mais est très prenante et émouvante. We’re Dead a pour sa part un très beau refrain, où la voix du chanteur se fait fébrile et émouvante, accompagnée par les cordes. Celles-ci marquent aussi Beside Me, pour laquelle la mélodie se met cette fois-ci au service d’une dimension plus pop. She Breaks me Down revient plus sur la dimension dramatique de l’album, avec un titre émouvant. Mais en termes d’émotions, c’est bien In the middle of the sea qui remporte la palme, elle est vraiment superbe, avec un pont jusqu’au refrain un peu plus épique.

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On trouve aussi des titres plus rythmés, qui se rapproche d’une vraie énergie à la Mumford & Sons. Ainsi, sur The Arkansas River, le piano et la batterie battent un rythme léger mais plus mouvementé, quand la voix se fait plus rapide sur le refrain. Sur Challenge Me, ce sont des coeurs qui donnent plus de profondeur. Enfin, We Rise commence très délicatement, mais fait entendre toute sa puissance au niveau du refrain.

Certains titres sont cependant un peu répétitifs selon moi, surtout au niveau du refrain et ne figurent pas parmi mes préférés. Ils restent très bons, mais par rapport aux petites perles distillées sur l’album, ils me tentent moins. Il s’agit de Encore, seul titre en français dont la fin est pourtant sublimement mélodieuse, You, Hell No ou Loved (the Chance).

Cela n’enlève rien à l’incroyable qualité de l’album, qui reste un véritable bijou. Une excellente découverte comme on aime les faire. N’hésitez pas à me dire ce que vous pensez de ce groupe !

En tous cas, ils seront le 2 avril au Pan Piper à Paris, pour se lancer à la conquête du public français !

Bears of Legend – Ghostwritten Chronicles

Le meilleur de l’année 2015

Nous sommes à la toute fin de cette année 2015, il est donc temps d’une traditionnelle rétrospective, avec des classements très arbitraires sur ce que j’ai adoré cette année. L’ordre est théoriquement important, mais de fait, les qualités de la plupart des albums ou artistes/groupes cités rendent le classement très difficile.

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Meilleur album :

  1. Florence + The Machine – How Big How Blue How Beautiful
  2. Muse – Drones
  3. Of Monsters and Men – Beneath the Skin
  4. Mumford and Sons – Wilder Mind
  5. Marina and the Diamons – Froot
  6. Foals – What Went Down
  7. Half Moon Run – Sun Leads Me On
  8. FFS (Franz Ferdinand & Sparks) – FFS
  9. Cage The Elephant – Tell Me I’m Pretty
  10. The Maccabees – Marks to Prove It
  11. The Wombats – Glitterbug

Impossible de ne pas citer les Wombats et leur album enthousiasmant, donc il y a 11 albums au lieu d’un top 10, mais ce n’est pas très grave non ? En tous cas, l’année a été belle. Léger crime de lège-majesté en tête, avec Muse seulement en 2è, mais cela se joue à très peu avec Florence + The Machine (peut-être que le concert au Zénith a changé la donne), qui propose de vrais chefs d’oeuvres dans son album. Muse aussi, mais une petite irrégularité au sein de Drones le fait descendre en 2è position, même si je l’ai adoré et que je continuerai à l’écouter. Il y a eu de vrais coups de coeur comme pour Of Monsters and Men, Marina and the Diamonds ou Half Moon Run, me faisant redécouvrir leur discographies respectives. Il y a eu aussi des albums attendus, très attendus, comme Foals ou Mumford & Sons. Et puis des surprises, comme FFS et Cage The Elephant, que je n’attendais pas à ce niveau-là. Et la découverte-coup de coeur avec The Maccabees.

 

Meilleures chansons :

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  1. Queen of Peace – Florence & The Machine
  2. Dead Inside/Mercy/Reapers/The Handler – Muse
  3. Savages – Marina & The Diamonds
  4. I of the Storm / Empire – Of Monsters and Men
  5. Turn Your Love / I Can’t Figure out What’s Going On – Half Moon Run
  6. Spit it Out – The Maccabees
  7. The Wolf/Cold Arms/Snake Eyes – Mumford & Sons
  8. Clearest Blue /Playing Dead – Chvrches
  9. Into The World – Stereophonics
  10. Police Encounters – FFS
  11. Your Body is a Weapon – The Wombats
  12. Too Bad So Sad – Metric
  13. Mountain At My Gate – Foals
  14. Lampshades on Fire – Modest Mouse
  15. Untangled Love – Brandon Flowers

Bonus : I Love You All the Time – Eagles of Death Metal, et ses reprises.

Comme vous pouvez le voir, les choix sont difficiles. Dans l’ensemble, la hiérarchie des albums est plutôt respectée (on voit bien que j’écoute plus d’albums que de titres seuls) avec un coup de coeur indéniable pour Queen of Peace de Florence + The Machine. On retrouve aussi de superbes titres très émouvants, que ce soit chez Half Moon Run, les Stereophonics, au retour réussi, ou encore chez Of Monsters and Men et Mumford & Sons. L’énergie est au rendez-vous avec Marina and the Diamonds, Chvrches, Metric, les Wombats ou encore Modest Mouse.

Meilleurs lives :

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  1. Florence & The Machine (& Palma Violets) – Zénith, 22.12
  2. Mumford & Sons – Olympia, 7.07
  3. Of Monsters and Men – Trianon, 17.06 Casino de Paris, 05.11
  4. The Wombats – Cigale, 13.03, Trabendo, 03.11
  5. FFS – Rock en Seine, 28.08
  6. Marina and the Diamonds – Trianon, 13.05, Rock en Seine, 29.08
  7. Kasabian – Rock en Seine, 28.08
  8. Metric – Bataclan, 15.10
  9. The Maccabees – Rock en Seine, 29.08
  10. Alt-J – Rock en Seine, 30.08
  11. Noël Gallagher – Oui FM Festival, 23.06

Encore une fois, un top10 c’est trop difficile, alors il y en a 11. J’ai vécu des concerts géniaux, qu’il a été difficile de départager. Bien sûr, Florence + The Machine est en tête, mais Mumford & Sons ne sont vraiment vraiment pas loin. Et les concerts d’Of Monsters and Men sont toujours un moment hors du temps, avec un groupe toujours aussi content d’être là et doué. Il y a eu beaucoup d’énergie aussi, avec The Wombats, Marina and the Diamonds (et sa superbe voix), Metric et sa mise en scène suprenante, ou encore FFS – meilleur concert de Rock en Seine pour moi – et Kasabian. Et puis il y a eu ces bonnes surprises, la découverte des Maccabees, l’amélioration d’Alt-J en live, et Noel Gallagher en live (il a beau ne pas respirer la bonne humeur, il offre une très bonne performance sur ses titres et ceux d’Oasis).

A venir en 2016 :

Préparez -vous, il y a du lourd qui arrive. (tout ce que je cite ici est plus ou moins confirmé, avec des retours en studio ou de vraies annonces).

Parmi les très très bonnes nouvelles, on devrait avoir des sorties de Sigur Ros, Arcade Fire, The Killers, Green Day, Gorillaz, Last Shadow Puppet (Miles Kane et Alex Turner des Arctic Monkeys s’il faut le rappeler), Queens of the Stone Age, Radiohead, The National… Côté Français – totalement absents de mes top cette année malheureusement, malgré une bonne découvert de Part-Time Friends – on devrait enfin retrouver Stuck in the Sound, Dionysos et les Naive New Beaters et les trois groupes ont l’air d’être en pleine forme ! Enfin, parmi les attentes personnelles, on devrait entendre de nouvelles chansons pour London Grammar et Bat For Lashes !

En live, pour l’instant, l’année 2016 commencera pour moi avec 2 concerts de Muse, et Mumford & Sons en mai !

 

Et vous, quel est votre top 2015 ? Vos meilleurs concerts ? Ce que vous attendez le plus pour l’année prochaine ?

Le meilleur de l’année 2015

Florence + the Machine – How Big Tour

Dans l’idéal, j’aimerais que ce live report soit aussi poétique que le concert auquel j’ai eu la chance d’assister hier soir. Il est en tous cas évident que les mots me manqueront et ceux qui apparaissent sous vos yeux ne seront pas assez puissants pour exprimer à quel point c’était incroyable. Je vais tenter de vous montrer à quel point c’est une expérience magique, mais sa première caractéristique est d’être difficile à décrire, alors je vais faire de mon mieux.

Effectuons un petit retour en arrière d’abord, pour vous dire à quel point j’attendais ce concert. J’ai écouté le premier album de Florence + The Machine à sa sortie, en 2009 et l’ai immédiatement adoré. Pareil pour Ceremonials, et pareil pour How Big How Blue How Beautiful (dont je vous parlais ici). Mais Florence Welch ayant tendance à se faire rare, je n’avais encore jamais eu l’occasion de la voir en concert. Ces places, je les ai réservé grâce à la prévente proposée par le site officiel. (préventes qui se révéleront presque être des tickets avec accès privilégiés, car la file pour retirer les places, bien plus courte que la file normale, me permettra de rentrer très rapidement). Bref, ce concert, je l’attendais avec une impatience terrible !

En entrant dans la fosse, on est soudain frappés par le décor. Des rideaux rouges (pas baissés) sont placés en haut et de part et d’autre de la scène. Le fond de scène brille de mille feux, et on devine des effets de lumière qui s’annoncent superbes. Mais comme c’est d’abord au tour de Palma Violets de s’exprimer, un drap blanc marqué des initiales PV est suspendu au milieu de la scène, marquant une vraie rupture au niveau des deux univers.

Parce que Palma Violets c’est du rock, que pour eux, la décoration c’est superflu. Ils forment une drôle d’entité, ils ne vont visuellement pas ensemble, même leurs attitudes sont presque en contradiction. Mais ils sont très bons, leurs chansons sont bien maitrisées, malgré leur aspect un peu négligé. Il faudrait que je les écoute beaucoup plus, mais cela faisait longtemps que je n’avais pas eu une aussi bonne première partie (même s’il faut reconnaître que c’est une première partie assez exceptionnelle). Le seul titre que je connaissais – Best Friends – rend en tous cas toujours aussi bien en live ! Enfin, on les remerciera pour ce qu’on devine être un hommage aux victimes des attentats de Paris, avec une ouverture illuminée aux couleurs de la France, mais… à l’envers !

Dès lors que les britanniques de Palma Violets quittent la scène, une armée de roadies envahit la scène. La mise en place pour le concert est assez impressionnante, car Florence n’est pas seule sur scène, elle est plutôt bien accompagnée. L’excitation monte, elle sera bientôt là. A quelques minutes du début, le public commence déjà à scander « Florence, Florence ». Et puis, les lumières s’éteignent.

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Les musiciens montent sur scène et jouent quelques secondes avant que Florence Welch n’arrive par l’espace entre la scène et la barrière. La première chanson est What the Water Gave Me, dont le rythme sera rapidement scandé en rythme par le public. La douceur des couplets nous fait déjà entendre la sublime voix de Florence (et des choeurs qui l’accompagnent), avant d’enchainer sur la puissance du refrain. Dès le départ, elle déborde d’énergie et court une première fois sur toute la largeur de la scène. Cette énergie s’exprime encore mieux pour le deuxième titre, Ship to Wreck, issu du dernier album. Aux premières notes, la fosse exulte et chante. Elle se lance dans quelques pas de danse.

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Le premier album est à l’honneur avec Rabbit Heart, pour lequel elle demande de mettre le plus de gens sur les épaules d’autres. C’est là encore l’occasion de sentir à quel point les choeurs sont importants dans ce concert. Ici ils ponctuent les couplets et donnent du relief au refrain. Comme dans la version studio, mais c’est beaucoup plus présent et fort dans la version live. Pendant cette chanson comme pendant tout le concert, Florence cherche le regard des fans. Elle leur fait des signes, leur prend les mains, essaye leurs couronnes de fleurs et est particulièrement attentionnée envers eux. Elle prend du coup assez facilement la dimension d’une prêtresse à qui l’on voue un culte musical. Elle est mystique, elle nous envoûte.

Si les chansons des deux albums précédents remportent un franc succès, j’avoue être surprise de l’engouement pour les chansons du dernier opus. Delilah et Third Eye (pour laquelle elle demanderait de ranger les téléphones et menacera du regard quelqu’un qui ne l’avait pas fait) sont en effet très attendues par le public, surtout Delilah. Elles n’étaient pas mes préférées sur l’album, mais en live elles sont géniales, pour chanter et comme pour danser. How Big How Blue How Beautiful (ou C’est grand c’est bleu c’est beau comme elle dira) est très belle aussi, bien qu’un peu moins enthousiasmante pour moi, la scène sera éclairée d’un bleu superbe pour l’occasion.

Evidemment, You’ve Got the Love fera chanter tout le public, et l’arrangement un peu plus doux que la version studio est une vraie réussite. Mais en termes de réarrangements, la palme revient à Cosmic Love, à la harpe et à la guitare sèche. Le public n’ose même pas chanter fort les paroles, on n’entend que des murmures, le silence qui règne est sublime. Le temps est suspendu, l’émotion est palpable. La voix de Florence est d’une douceur et d’une beauté magique, cette caractéristique étant renforcée évidemment par le son de la harpe.

S’il y avait une chanson à retenir du dernier album de Florence + The Machine, ce serait pour moi la superbe Queen Of Peace. Mais les setlists des concerts précédents ne la mentionnaient pas, je m’étais fait une raison. Alors lorsque les premières notes de la chanson ont commencé, je n’y ai d’abord pas cru, me disant que je confondais avec un autre titre. Mais non, elle a bien joué Queen of Peace ! Visiblement je n’étais pas la seule à adorer cette chanson. Elle a réussi à reconstituer toute la mélodie de ce titre en live, c’était là encore magique pour d’autres raisons que Cosmic Love, mais magique tout de même !

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L’enchainement avec What Kind Of Man et sa puissance rock, puis Spectrum (Say My Name) et son aspect beaucoup plus dansant fait que l’énergie et l’enthousiasme ne retombe pas. Il faut reconnaître que la setlist est très très bien construite pour ne laisser aucun moment de répit au public, qui s’époumone depuis le début. Le point d’orgue – plutôt attendu- fut Dog Days are Over, pendant lequel tout le monde danse, chante, tape dans les mains (ma coordination a d’ailleurs eu un peu de mal à tout faire au début…). Avant le dernier refrain, elle propose à tout le monde de se faire des câlins, puis d’attraper quelque chose à faire tournoyer au dessus de soi, donnant un résultat étonnant, mais qui devait être sympathique à voir depuis les gradins !

Et puis c’est l’heure du rappel. Rappel qui sera assez long, un roadie revient même sur scène pour accorder une guitare rouge flash que l’on a pas encore vu. Des micros sont ajoutés. Cela m’étonne, mais ne me met pas la puce à l’oreille, je me dis qu’il doit simplement y avoir quelques changements pour les deux chansons restantes. En plus, il doit y avoir Drumming Song, ma chanson préférée du groupe pour clore le concert.

Les musiciens reviennent sur scène, et Florence les rejoint après. Et là, le fond s’éclaire de bleu blanc rouge, et le groupe joue All You Need is Love des Beatles d’une très belle façon. C’est en plus assez cohérent avec toutes les paroles de Florence Welch qui dès qu’elle parlait au public parlait d’amour, d’espoir… Mais l’hommage ne s’arrête pas là. A la fin de la chanson, elle annonce accueillir The Maccabees sur scène (oui, j’ai vraiment plus que hurlé à cet instant, disons-le). Et là, j’ai compris pourquoi le rappel était si long, et qu’ils allaient reprendre I Love You All The Time des Eagles of Death Metal, qu’ils ont enregistré quelques jours plus tôt pour la Sweet Stuff Foundation (Plus d’infos). La chanson rend très bien, et l’hommage est très réussi. Je trouve juste dommage que les Maccabees n’aient pas été mis en avant, on les a à peine entendus. Vous pouvez retrouver des vidéos sur Youtube de cette prestation ou un court extrait sur mon Instagram ici.

En tous cas l’hommage aux victimes des attentats de Paris est à la mesure du concert et de l’esprit de Florence Welch : rempli d’amour. Elle aurait pu nous faire tous pleurer en reprenant Imagine. Au contraire, elle a choisi de mettre en avant l’amour et l’espoir, et c’est tout simplement beau.

Pour revenir sur l’ensemble du concert, c’était plus que génial, la grande prêtresse et ses musiciens nous ont emmené ailleurs pendant tout le concert. L’univers de cette vraie Queen of Peace est magique, tout comme elle est fabuleuse. Sa voix oscille entre douceur et puissance, elle danse et saute dans tous les sens. Parfois elle a l’air possédée, elle est perchée, mais on se laisse envoûter et posséder à notre tour.

 

Merci Florence, c’était incroyable.

Florence + the Machine – How Big Tour

Cage the Elephant : Tell Me I’m Pretty

Deux ans après le très réussi Melophobia (dont on retiendra par exemple la superbe Cigarettes Daydream), les américains de Cage The Elephant reviennent distiller leur énergie folle. Le nouvel album s’appelle Tell Me I’m Pretty et s’inscrit bien dans l’évolution de la carrière du groupe. Cette fois-ci cependant, l’album est produit par Dan Auerbach, chanteur des Black Keys et producteur récent des albums de Hanni el Khatib, Valerie June et accessoirement le dernier de Lana del Rey. Du lourd donc, raison de plus pour aller le découvrir et l’écouter en boucle pendant les fêtes !

Cage The Elephant

Par rapport aux albums précédents du groupe, quelques changements sont à noter tout de même. Il est un peu moins punchy, ou en tous cas moins foufou que Thank You Happy Birthday (2011) par exemple. La patte de Dan Auerbach se fait entendre très très rapidement, notamment au niveau de l’importance de la guitare et une certaine influence blues, savamment vintage. La rencontre de ce producteur de génie avec Cage The Elephant donne en tous cas un mélange très réussi !

D’abord, l’essence même de cet album est belle et bien rock. La voix, la guitare et le rythme s’accordent pour créer des titres qui fleurent bon le rock à la Black Keys un peu. Une des meilleures chansons de l’album s’appelle Punchin’ Bag, titre très réussi au pont assez surprenant, plus mélodieux que le reste. Mess Around, également une de mes préférées se voit agrémentée de choeurs, mais reste quand même « badass ». On peut même y déceler un petit aspect vintage qui répond à ce que l’on a pu entendre dans les albums précédents. Cry Baby est plus sombre dans son ambiance, un peu moins rapide que les autres, mais tout aussi réussie. Enfin, Portuguese Knife Flight s’ouvre sur des accords de guitare électrique au premier plan, annonçant bien le style du titre.

D’autres titres ont un style un peu moins clair. Ils restent rythmés, et toujours avec cette patte un peu vintage, mais le jeu sur les choeurs les rend un peu plus pop que les chansons précédemment citées. Parmi ces titres, un coup de coeur insoupçonné, Sweetie Little Jean et ses notes de piano couplées à la batterie pour rythmer de façon originale la chanson. Des moments de douceur se laissent remplacer par un refrain plutôt puissant, alors que la voix reste dans la douceur précédente. Une très bonne surprise ! Un peu dans le même style, on peut citer Cold Cold Cold, qui joue beaucoup sur l’anaphore et la répétition de « Doctor ». La construction en crescendo est plutôt efficace, jusqu’à un refrain où cette fois-ci la voix n’hésite pas à se faire plus criée ! Enfin That’s Right joue beaucoup plus sur un aspect dansant et vitaminé tout en restant doucement vintage.

Enfin, la nostalgie apportée par la touche blues de Dan Auerbach se fait sentir sur les titres restants. On l’entend ainsi dans Trouble, sur laquelle la voix se fait presque chuchotée au départ, avant de s’affirmer assez rapidement avec les guitares, avant de retomber dans la même douceur et langueur. Too Late to Say Goodbye commence elle sur des accords de guitare électrique plutôt énergiques, alors que la suite se révèle langoureuse, avant un très joli refrain. Enfin, How Are You True est la chanson la plus calme de tout l’album, offrant une très jolie pause dans la tracklist de celui-ci.

Bref, Tell Me I’m Pretty est une très grosse réussite à mon sens, avec des petites surprises appréciables, mais surtout une grosse cohérence tout au long de l’album. Le style développé par le groupe au cours de leur carrière et la touche Dan Auerbach se mêlent pour offrir un ensemble sans une fausse note, sans une chanson qu’on aurait envie de passer.

Quant au live, les trublions de Cage the Elephant seront au Trabendo le 22 février prochain, aucun doute qu’ils sauront retourner cette petite salle !

Cage the Elephant : Tell Me I’m Pretty

– Live Report – The Wombats au Trabendo 03.11

Après un premier passage 2015 à la Cigale, les Wombats sont revenus à Paris le 3 Novembre dernier au Trabendo. Leur passage en mars était déjà réussi et permettait de découvrir leur nouvel album, et là ce nouveau concert permet plus d’en profiter totalement !

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La première partie était assurée par les norvégiens de Kid Astray, et c’était plutôt pas mal ! Ils ont dévoilé une pop assez aboutie, très énergique, c’était une bonne introduction aux Wombats en tous cas.

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Le concert en lui-même était vraiment top. Le fait de jouer dans une petite salle a garanti une ambiance de folie, ils ont transmis leur énergie à toute la foule. Les gros tubes du groupe comme Tokyo, Moving to New York, Kill the Director, Techno Fan ou la dernière Let’s Dance to Joy Division ont fait sauter le public dans tous les sens et surtout chanter les paroles en continu.

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Une bonne surprise a été l’inclusion dans la setlist de Patricia the Stripper, me faisant casser une corde vocale sur le « Patricia, the Stripper, you were my sunshine » ! Le reste de la setlist n’est pas véritablement surprenant, car même en dehors des titres phares du groupe, le reste des chansons est connu de tout le public, comme 1996 ou Jump into the Fog.

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Pour ce qui est des nouvelles chansons, elles prennent une autre dimension. Après la découverte au mois de mars, cette fois-ci, le public les connait, et le groupe s’est rodé pour les jouer à leur meilleur niveau. Du coup, Your Body is a Weapon fait exploser la salle et le public, de même – et c’est plutôt inattendu – pour The English Summer. Pink Lemonade est aussi une bonne surprise, qui gagne un surplus d’énergie en live. Enfin, Isabel est jouée après le rappel en guitare voix, donnant un très joli moment, bien loin d’une version studio pas formidable.

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En tous cas, comme en mars, le concert est vraiment top, ils valent le coup d’aller les voir en live. Le chanteur est assez drôle, le bassiste est complètement fou, monté sur ressorts et fera des têtes à la fois inquiétantes et hilarantes tout au long du concert. Les chansons ne manqueront pas de vous entrainer dans leur folie, alors dès que vous en avez l’occasion, allez les voir !

– Live Report – The Wombats au Trabendo 03.11

Half Moon Run – Sun Leads Me On

Enfin, les petits prodiges canadiens de Half Moon Run sont de retour ! Deux ans après leur premier album, Dark Eyes, ponctué d’excellents morceaux (Circle, Call me in the Afternoon ou Nerve pour ne citer qu’eux), ils reviennent donc avec Sun Leads Me On. 

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Ils en profitent pour confirmer l’étendue de leur talent, que ce soit en termes d’écriture des chansons, de chant, de mélodie, et rappellent qu’en quelques notes, ils vous transportent dans un univers tout doux. S’il fallait comparer ce nouvel opus au précédent, on pourrait relever que le premier était légèrement plus folk que celui-ci, qui se concentre sur des sons délicats et mélodieux. Parfois, des titres rythmés font surface et empêchent l’installation d’une certaine monotonie.

Ce qui frappe à l’écoute, c’est bien la douceur qui se dégage de l’ensemble des titres. Parmi ceux-ci, on peut citer le premier, Warmest Regards, marqué par des tons assez graves. Everybody Wants fait entendre à l’inverse un chant plus aigü, ponctué tout d’abord par quelques accords de guitare, puis quelques voix en choeur. Parmi ces chansons douces et calmes, on peut également citer la très courte chanson instrumentale intitulée Throes, qui constitue un très bel interlude. Enfin, The Debt est à mon avis un peu en dessous, je l’apprécie moins que les précédentes, car ici la langueur se retrouve à la fois dans le chant et la musique.

D’autres chansons font entendre de très beaux aspects mélodieux, comme ma préférée de l’album, I Can’t Figure Out What’s Going On, où l’intervention des cordes a un rendu absolument magique. Sur Hands in the Garden, c’est la voix et les choeurs qui l’accompagnent qui présentent cet aspect mélodieux et si doux à entendre. Le même ressort est utilisé pour Narrow Margins et Sun Lead Me On. J’avoue être impressionnée par la délicatesse de la voix sur ces derniers titres, alors que sur d’autres chansons, elle est très bien, mais n’attire pas forcément l’attention sur elle. C’est également un bel accent mis sur des paroles parfois très vraies, et en tous cas très jolies. Devil May Care se démarque un peu, elle est en guitare-voix et est plus enjouée que les autres, sans pour autant perdre de sa douceur. Elle est plutôt sympa à écouter en fin d’album ! Enfin, It Works Itself Out est à la fois assez douce, à la fois assez mélodieuse et a un final assez rythmé et puissant, qui fait part de l’étendue du talent de ce groupe.

Enfin, des petites pépites vitaminées se cachent dans cet écrin de douceur. La première d’entre elles, Consider Yourself exploite des accents rock avec des sonorités électro (oui oui) qui laisse entrevoir une facette plus « badass » du groupe, dans laquelle ils se débrouillent plutôt bien aussi ! Ils retrouvent leur harmonie habituelle sur la géniale Turn Your Love, où les voix se font entendre en choeur, et la puissance ne manque pas pendant les refrains. Enfin, l’album se termine sur une touche électropop avec Trust, qui est à la fois punchy tout en restant très légère.

Cet album est donc une excellente surprise, avec de véritables joyaux en son sein, qui me font absolument adorer ce groupe qu’est Half Moon Run. Si vous souhaitez les voir en live c’est soit la semaine prochaine dans l’intimité du Trabendo, soit le 11 mars à la Cigale de Paris !

Half Moon Run – Sun Leads Me On

Metric au Bataclan 15.10

6 ans après leur dernier passage en France, le groupe canadien Metric est revenu pour un concert unique au Bataclan ! La salle a mis un peu de temps à se remplir (le concert n’étant pas totalement complet), mais pour autant les spectateurs présents ont assisté à un très bon spectacle. Une belle réussite qui m’a agréablement surprise en tous cas !

La première partie est assurée par All Tvvins, qui se révèlent plutôt sympathiques. Ils dévoilent un rock plutôt cool. Le guitariste est un grand malade qui saute partout – le Macbook présent sur scène a bien failli connaître un sort funeste à cause de lui. La voix du chanteur est un peu passe-partout, mais n’est pas désagréable. Un groupe à suivre donc, et pourquoi pas à écouter un peu plus !

Metric remporte quant à eux la palme de l’entrée en scène la plus bizarre jamais vue. Les lumières s’éteignent, et les membres du groupe arrivent sur scène recouverts de masques de lapin, cheval et même licorne, et s’éclairent eux-mêmes grâce à des lampes torches. Une bonne entrée dans un univers bien plus étrange que je ne le pensais !

Le concert débute sur Lie Lie Lie et Fortunes, issues du dernier album, et sur lesquelles Emily Haines a revêtu une tenue rappelant celle d’un paon. Dans l’ensemble les titres du dernier album sonnent très bien en live, ils sont punchy comme il faut et fonctionnent bien avec l’atmosphère un peu extra-terrestre créée sur scène et avec les musiques d’attente précédant le concert. Ces chansons sont dynamiques, enjouées, mes préférées sur scène étant Too Bad, So Sad, Cascades ou The Shade. Mention spéciale aussi à The Other Side, sur laquelle le chant n’est pas assuré que par Emily Haines.

Les autres albums sont aussi plutôt bien représentés, notamment avec la géniale Youth Without Youth qui suit les deux citées précédemment, et permet de revenir à quelque chose de plus rock. Ensuite Help I’m Alive fédère le public, comme ce sera le cas plus tard avec Monster Hospital. Synthetica et Gold Guns Girls remportent également l’adhésion du public, et confirment que ce sont vraiment des tubes qui gagneraient à être plus connus.

Ce concert m’a aussi permis de redécouvrir Empty, qui est absolument top (et pourtant ne me marquait pas sur la version album, ne me demandez pas pourquoi). La fin sur une superbe version acoustique de Gimme Sympathy et Breathing Underwater reprise en coeur avec le public est absolument parfaite.

C’était donc un concert absolument top, qui s’est presque construit en crescendo, et avec des effets au top, que ce soit au niveau des synthé recouverts d’écailles brillantes, ou les tenues d’Emily Haines qui a alterné entre différentes vestes, et même choisi une cape vert fluo pour s’amuser à créer une ambiance aérienne face à deux ventilos, ou encore l’utilisation du theremin, cet instrument si particulier. Tout cela fait bien partie d’une ambiance assez étonnante, et qui donne à ce concert sa saveur si particulière !

 

Metric au Bataclan 15.10