The Last Shadow Puppets, un retour en force !

Le groupe The Last Shadow Puppets est bien de retour : difficile d’échapper à cette annonce, tant les articles se multiplient sur eux. Ils ont su créer l’évènement. Cela m’a intriguée, et il se trouve que c’est également en lien avec mon mémoire de fin d’études, j’ai donc choisi d’analyser un peu ce qu’il s’est passé lors de ce retour, et d’en faire un article (promis, je parlerai de l’album aussi) !

TLSP

The Last Shadow Puppets, c’est un super groupe, composé d’Alex Turner (chanteur des Arctic Monkeys) et de Miles Kane (dont la carrière solo est assez formidable). Dit comme cela, ce n’est pas étonnant qu’ils fassent tant de bruit. Sauf que ce groupe n’a à son compteur qu’un seul et unique album, sorti en 2008, et si la carrière des Arctic Monkeys a très bien démarré quelques années auparavant, Miles Kane n’est lui pour le coup pas connu. Ils montent ce groupe entre meilleurs amis et obtiennent un grand succès. Et puis, à part quelques teasing de retour en studio, plus rien avant décembre 2015 en termes de communication officielle.

Si Alex Turner et Miles Kane ont bien progressé en notoriété depuis, TLSP n’a pas été mentionné depuis bien longtemps, et aurait pu retourner à l’état des projets abandonnés par les artistes accaparés par leurs carrières premières.

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Et pourtant. L’annonce de leur retour en décembre 2015 a fait l’effet d’une bombe. En termes de communication, rien de plus simple. Un post sur leur page Facebook (morte depuis bien longtemps) avec une vidéo montrant les deux compères et d’autres images sur fond de musique énigmatique, a posteriori on reconnait seulement quelques notes de Bad Habits. Et la mention finale « Spring 2016 » confirme bien la sortie d’un nouvel album. Le retour est annoncé, la pression monte chez les fans de la première heure, comme les plus récents fans d’Arctic Monkeys ou Miles Kane qui pourraient découvrir le projet seulement à cette occasion.

Mais en termes de communication, ne rien avoir fait depuis 2008, cela implique quelques ajustements. Par exemple, créer un compte Twitter, probablement fait par le management du groupe, sachant qu’Alex Turner n’en a pas, et que Miles Kane poste de temps en temps, préférant visiblement Instagram, pour partager ses superbes costumes ! Mais créer un compte Twitter au groupe, c’est souligner que c’est plus qu’un petit side project. C’est officialiser le travail, et souligner que ce n’est pas que Alex Turner + Miles Kane, mais bien The Last Shadow Puppets. Du coup c’est plus facile pour annoncer dates de concert, sortie d’album et de chansons, cela permet d’avoir une communication officielle et mieux maitrisée.

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Au niveau du ton, on voit que le groupe reste dans son style, avec une certaine distance, une sorte de froideur propre au style crooner rock. Il n’est pas question d’ajouter des emojis ou encore de marquer la présence personnelle, pas de signature, ni même de ponctuation trop enthousiaste. Au contraire, la langueur parfois suggestive du groupe se retrouve même dans un usage étonnant et fréquent des points de suspension, très rare.

En dehors de la gestion des réseaux sociaux, le groupe donne beaucoup d’interviews, avec des visuels assez fabuleux qui sont ensuite repris par les fans. Ils se construisent leur identité visuelle, assez stylée et surtout assez british. Ils s’assurent que les fans soient bien au courant de la reformation du groupe, mais surtout que le grand public ne puisse y échapper, et qu’il reconnaisse ses deux figures de proue (qu’il peut connaître des Arctic Monkeys ou de la carrière solo de Miles Kane).

Enfin, quelques concerts ont eu lieu avant la sortie de l’album. ils ont été complets en seulement quelques minutes, réalisant un tour de force qui prouve bien à quel point l’attente des fans était forte. Dans le même temps, ils ont été annoncés parmi les têtes d’affiche de nombreux festivals, ce qui est assez fort pour un groupe qui ne sort que son deuxième album !

TLSPLeur communication les a bien placés parmi les groupes les plus attendus de l’année, ils l’ont savamment orchestrée. Mais tout cela n’aurait été rien si l’album derrière ne fournissait pas la qualité nécessaire pour répondre à cette attente.

Or, Everything You’ve Come to Expect est assez brillant. On retrouve bien cette ambiance un peu crooner rock, le style est très classe. On identifie tout de suite les voix d’Alex Turner et Miles Kane qui se mélangent à la perfection.

L’ajout de cordes sur pas mal de titres leur donne une profondeur assez formidable, qui permet d’ajouter une vraie originalité au groupe. Ce n’est pas juste un regroupement de talents, c’est bien une création originale et travaillée. La guitare est quand même l’instrument de prédilection des deux trublions, et ça s’entend, ils y sont vraiment doués. Mais ils ont choisi de ne pas faire hurler les guitares en permanence, ce qui permet de mieux apprécier leur travail dessus.

Difficile de sortir des titres pour les citer comme mes préférés, mais on peut quand même citer la très punchy Bad Habits, la douce Miracle Aligner, la mélodieuse Pattern. On passe de ballades à la délicatesse extrême comme The Dream Synopsis à d’autres titres plus rock à la Sweet Dream, TN, sans jamais perdre un certain sens du groove comme The Element of Surprise.

 L’album est vraiment très très bon, il déploie le style The Last Shadow Puppets sur tous les titres et même 8 ans après continue le travail du groupe. Toutes les actions de communication autour du groupe conduisent bien à mettre en avant ce petit bijou, sans lequel elle aurait été vaine de toutes façons. C’est un album à écouter, vraiment !

J’espère que cet article un peu différent sur son sujet et sur sa forme vous aura plu !

The Last Shadow Puppets, un retour en force !

– Live Report – Rock en Seine Jour 1

Vous le savez très certainement, Rock en Seine c’était le week-end dernier au Domaine National de Saint Cloud, et je m’y suis rendue pour la 3ème année consécutive. C’est donc parti pour une série de trois articles concernant les trois jours du festival !

Le vendredi était particulièrement alléchant sur le papier, et ce malgré l’annulation de Volbeat (qui aurait fait un concert assez énorme à n’en pas douter, c’est tellement dommage !).

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Du coup, l’ouverture du festival a été assurée par Cage the Elephant sur la grande scène. Leurs chansons sont très sympas en live, et surtout ils se donnent à fond. Le chanteur est évidemment le plus concerné par cette vérité, il saute partout et vire la chemise au bout du deuxième titre. Se dégage alors une vraie énergie, qui aurait pu bien faire bouger la foule si cela n’avait pas été le premier concert. J’ai adoré Come a Little Closer, Aberdeen et la superbe Shake Me Down en live. On notera simplement que le chanteur s’est cru aux Vieilles Charrues en brandissant un drapeau breton. Il faut dire qu’il n’a pas l’air d’être très calme dans sa tête, mais c’est justement ce qui rend leur live plutôt fou et sympa à voir ! (pour ceux qui veulent voir le live, il es ici http://culturebox.francetvinfo.fr/festivals/festival-rock-en-seine/cage-the-elephant-au-festival-rock-en-seine-2014-161181 )

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Sur la Grande Scène encore, le groupe a été suivi par Gary Clark Jr, annoncé comme un ténor du blues. Alors oui, il joue très bien de la guitare (mais genre vraiment très bien), mais son concert était plutôt une longue suite de solos parfaitement exécutés. Certes c’est réussi, mais ça m’a paru très long comme une démonstration à sens unique, sans interaction avec le public, c’est dommage.

Premier changement de scène pour aller voir Wild Beasts, groupe « synth-pop » dont j’avais pas mal entendu parler, mais qui ne m’a pas convaincue non plus. Une voix très grave couplée à des morceaux pseudos psychédéliques, j’avoue avoir eu du mal à accrocher. En plus on n’entendait presque que les basses (problème récurrent cette année), ce qui n’aidait pas à apprécier non plus.

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Retour sur la Grande Scène pour voir Jake Bugg. J’avoue ne pas être fan de sa voix – je vais encore me faire lyncher mais il a une voix de canard !. Ses titres ont de jolies mélodies, mais je n’en suis pas hyper fan. Le live n’apportait pas grand chose, il fallait certainement être fan pour l’apprécier. Il n’y fait pas de faux pas, mais il joue ses chansons telles qu’elles sont, limitant l’intérêt de venir le voir.

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Du coup, c’était l’occasion d’aller voir Crystal Fighters, pour un live beaucoup plus énergique. Habillés de coiffes en plume et de toges ou de robes, ils mènent une sorte de danse collective avec leurs tubes You and I, Love Natural ou encore Plage. Les chansons ne sont pas hyper travaillées notamment au niveau des paroles mais en live elles sont très efficaces, à la fois optimistes et hyper dansantes, même sous la pluie !

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C’est avec curiosité que le public se dirige ensuite vers la scène où Blondie va se produire. Le groupe est très attendu et j’en tire pour ma part du positif. Le set s’ouvre sur One Way Or Another, qui fait son petit effet en tant que tube du groupe. Dès les premiers titres, ils parviennent à bien envoyer, Debbie Harry la chanteuse semble encore plutôt en forme. Il est tout de même dommage que sur One Way Or Another et Call Me qui suivra elle n’envoie pas tout ce qu’elle a ! Mais sur le reste, qu’ils s’agisse de nouveaux ou d’anciens titres, l’énergie et le talent est bien là ! Heart Of Glass sera un très bon moment, car le groupe aura pu s’échauffer un peu. Un très bon concert donc, avec des artistes qui coiffent au poteau certains jeunes un peu trop ambitieux. (on remerciera les débiles qui pendant ce concert empêchaient tout le monde de voir avec leurs parapluies… Soit tu t’équipes avec un vêtement contre la flotte, soit tu endures pendant les concerts mais tu empêches pas les gens de voir… )

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Changement de registre avec The Hives. Ils ont été conformes à ce que je savais d’eux, c’est-à-dire de gros metteurs d’ambiance sur du rock un peu bourrin ! Comme à son habitude, le chanteur pousse la foule à l’adorer -on aime ou on aime pas, mais c’est à mon avis à prendre au second degré- et à hurler avec eux. Les tubes Go Right Ahead, Try It Again ou Tick Tick Boom tiennent plus que leurs promesses en live et donnent un rendu absolument fou. Alors oui, musicalement ce n’est pas un concert très raffiné, mais pourtant c’est efficace et se passe dans une ambiance bien rock’n’roll comme on les aime !

Parce que dans la vie on aime les changements brutaux, il était temps de passer voir Die Antwoord. Autant le dire d’entrée, ce n’est vraiment pas mon truc, entre des visuels terrifiants, une musique qui alterne entre hip hop, rap et électro, je n’adhère pas. Baby’s on fire n’est pas désagréable, mais c’est bien la seule qui ne me dérange pas… Après il faut reconnaître que niveau ambiance ils sont très bons et parviennent à faire danser tout le public, mais musicalement ce n’est pas pour moi !

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Et enfin, la clôture de ce vendredi est assurée par les Arctic Monkeys. J’avoue avoir été assez mitigée sur ce concert. En soi, leurs titres sont géniaux, et j’ai adoré Brianstorm, R u Mine ?, Why’d You Only Call Me When You’re High et encore plus ma chanson préférée When the Sun Goes Down en live. Mais la plupart des titres sont ralentis par rapport à la version studio (je n’avais jamais vu cela), ce qui – au lieu de donner un très bon concert – donne un concert parfois un peu mou, sur lequel à certains moments il est difficile de s’enthousiasmer. L’ambiance a du coup un peu de mal à décoller, sauf sur les tubes Fluorescent Adolescent ou I Bet That You Look Good on the Dancefloor. Cela est encore plus compliqué sachant que Alex Turner ne joue pas vraiment avec le public, il ne fait que saluer et remercier le public en français, ce qui est un bon début mais pas forcément suffisant. Bref, un bon concert mais qui aurait largement pu être mieux et laisse donc un sentiment d’inachevé.

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– Live Report – Rock en Seine Jour 1