Cage the Elephant : Tell Me I’m Pretty

Deux ans après le très réussi Melophobia (dont on retiendra par exemple la superbe Cigarettes Daydream), les américains de Cage The Elephant reviennent distiller leur énergie folle. Le nouvel album s’appelle Tell Me I’m Pretty et s’inscrit bien dans l’évolution de la carrière du groupe. Cette fois-ci cependant, l’album est produit par Dan Auerbach, chanteur des Black Keys et producteur récent des albums de Hanni el Khatib, Valerie June et accessoirement le dernier de Lana del Rey. Du lourd donc, raison de plus pour aller le découvrir et l’écouter en boucle pendant les fêtes !

Cage The Elephant

Par rapport aux albums précédents du groupe, quelques changements sont à noter tout de même. Il est un peu moins punchy, ou en tous cas moins foufou que Thank You Happy Birthday (2011) par exemple. La patte de Dan Auerbach se fait entendre très très rapidement, notamment au niveau de l’importance de la guitare et une certaine influence blues, savamment vintage. La rencontre de ce producteur de génie avec Cage The Elephant donne en tous cas un mélange très réussi !

D’abord, l’essence même de cet album est belle et bien rock. La voix, la guitare et le rythme s’accordent pour créer des titres qui fleurent bon le rock à la Black Keys un peu. Une des meilleures chansons de l’album s’appelle Punchin’ Bag, titre très réussi au pont assez surprenant, plus mélodieux que le reste. Mess Around, également une de mes préférées se voit agrémentée de choeurs, mais reste quand même « badass ». On peut même y déceler un petit aspect vintage qui répond à ce que l’on a pu entendre dans les albums précédents. Cry Baby est plus sombre dans son ambiance, un peu moins rapide que les autres, mais tout aussi réussie. Enfin, Portuguese Knife Flight s’ouvre sur des accords de guitare électrique au premier plan, annonçant bien le style du titre.

D’autres titres ont un style un peu moins clair. Ils restent rythmés, et toujours avec cette patte un peu vintage, mais le jeu sur les choeurs les rend un peu plus pop que les chansons précédemment citées. Parmi ces titres, un coup de coeur insoupçonné, Sweetie Little Jean et ses notes de piano couplées à la batterie pour rythmer de façon originale la chanson. Des moments de douceur se laissent remplacer par un refrain plutôt puissant, alors que la voix reste dans la douceur précédente. Une très bonne surprise ! Un peu dans le même style, on peut citer Cold Cold Cold, qui joue beaucoup sur l’anaphore et la répétition de « Doctor ». La construction en crescendo est plutôt efficace, jusqu’à un refrain où cette fois-ci la voix n’hésite pas à se faire plus criée ! Enfin That’s Right joue beaucoup plus sur un aspect dansant et vitaminé tout en restant doucement vintage.

Enfin, la nostalgie apportée par la touche blues de Dan Auerbach se fait sentir sur les titres restants. On l’entend ainsi dans Trouble, sur laquelle la voix se fait presque chuchotée au départ, avant de s’affirmer assez rapidement avec les guitares, avant de retomber dans la même douceur et langueur. Too Late to Say Goodbye commence elle sur des accords de guitare électrique plutôt énergiques, alors que la suite se révèle langoureuse, avant un très joli refrain. Enfin, How Are You True est la chanson la plus calme de tout l’album, offrant une très jolie pause dans la tracklist de celui-ci.

Bref, Tell Me I’m Pretty est une très grosse réussite à mon sens, avec des petites surprises appréciables, mais surtout une grosse cohérence tout au long de l’album. Le style développé par le groupe au cours de leur carrière et la touche Dan Auerbach se mêlent pour offrir un ensemble sans une fausse note, sans une chanson qu’on aurait envie de passer.

Quant au live, les trublions de Cage the Elephant seront au Trabendo le 22 février prochain, aucun doute qu’ils sauront retourner cette petite salle !

Cage the Elephant : Tell Me I’m Pretty

– Live Report – Rock en Seine Jour 1

Vous le savez très certainement, Rock en Seine c’était le week-end dernier au Domaine National de Saint Cloud, et je m’y suis rendue pour la 3ème année consécutive. C’est donc parti pour une série de trois articles concernant les trois jours du festival !

Le vendredi était particulièrement alléchant sur le papier, et ce malgré l’annulation de Volbeat (qui aurait fait un concert assez énorme à n’en pas douter, c’est tellement dommage !).

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Du coup, l’ouverture du festival a été assurée par Cage the Elephant sur la grande scène. Leurs chansons sont très sympas en live, et surtout ils se donnent à fond. Le chanteur est évidemment le plus concerné par cette vérité, il saute partout et vire la chemise au bout du deuxième titre. Se dégage alors une vraie énergie, qui aurait pu bien faire bouger la foule si cela n’avait pas été le premier concert. J’ai adoré Come a Little Closer, Aberdeen et la superbe Shake Me Down en live. On notera simplement que le chanteur s’est cru aux Vieilles Charrues en brandissant un drapeau breton. Il faut dire qu’il n’a pas l’air d’être très calme dans sa tête, mais c’est justement ce qui rend leur live plutôt fou et sympa à voir ! (pour ceux qui veulent voir le live, il es ici http://culturebox.francetvinfo.fr/festivals/festival-rock-en-seine/cage-the-elephant-au-festival-rock-en-seine-2014-161181 )

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Sur la Grande Scène encore, le groupe a été suivi par Gary Clark Jr, annoncé comme un ténor du blues. Alors oui, il joue très bien de la guitare (mais genre vraiment très bien), mais son concert était plutôt une longue suite de solos parfaitement exécutés. Certes c’est réussi, mais ça m’a paru très long comme une démonstration à sens unique, sans interaction avec le public, c’est dommage.

Premier changement de scène pour aller voir Wild Beasts, groupe « synth-pop » dont j’avais pas mal entendu parler, mais qui ne m’a pas convaincue non plus. Une voix très grave couplée à des morceaux pseudos psychédéliques, j’avoue avoir eu du mal à accrocher. En plus on n’entendait presque que les basses (problème récurrent cette année), ce qui n’aidait pas à apprécier non plus.

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Retour sur la Grande Scène pour voir Jake Bugg. J’avoue ne pas être fan de sa voix – je vais encore me faire lyncher mais il a une voix de canard !. Ses titres ont de jolies mélodies, mais je n’en suis pas hyper fan. Le live n’apportait pas grand chose, il fallait certainement être fan pour l’apprécier. Il n’y fait pas de faux pas, mais il joue ses chansons telles qu’elles sont, limitant l’intérêt de venir le voir.

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Du coup, c’était l’occasion d’aller voir Crystal Fighters, pour un live beaucoup plus énergique. Habillés de coiffes en plume et de toges ou de robes, ils mènent une sorte de danse collective avec leurs tubes You and I, Love Natural ou encore Plage. Les chansons ne sont pas hyper travaillées notamment au niveau des paroles mais en live elles sont très efficaces, à la fois optimistes et hyper dansantes, même sous la pluie !

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C’est avec curiosité que le public se dirige ensuite vers la scène où Blondie va se produire. Le groupe est très attendu et j’en tire pour ma part du positif. Le set s’ouvre sur One Way Or Another, qui fait son petit effet en tant que tube du groupe. Dès les premiers titres, ils parviennent à bien envoyer, Debbie Harry la chanteuse semble encore plutôt en forme. Il est tout de même dommage que sur One Way Or Another et Call Me qui suivra elle n’envoie pas tout ce qu’elle a ! Mais sur le reste, qu’ils s’agisse de nouveaux ou d’anciens titres, l’énergie et le talent est bien là ! Heart Of Glass sera un très bon moment, car le groupe aura pu s’échauffer un peu. Un très bon concert donc, avec des artistes qui coiffent au poteau certains jeunes un peu trop ambitieux. (on remerciera les débiles qui pendant ce concert empêchaient tout le monde de voir avec leurs parapluies… Soit tu t’équipes avec un vêtement contre la flotte, soit tu endures pendant les concerts mais tu empêches pas les gens de voir… )

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Changement de registre avec The Hives. Ils ont été conformes à ce que je savais d’eux, c’est-à-dire de gros metteurs d’ambiance sur du rock un peu bourrin ! Comme à son habitude, le chanteur pousse la foule à l’adorer -on aime ou on aime pas, mais c’est à mon avis à prendre au second degré- et à hurler avec eux. Les tubes Go Right Ahead, Try It Again ou Tick Tick Boom tiennent plus que leurs promesses en live et donnent un rendu absolument fou. Alors oui, musicalement ce n’est pas un concert très raffiné, mais pourtant c’est efficace et se passe dans une ambiance bien rock’n’roll comme on les aime !

Parce que dans la vie on aime les changements brutaux, il était temps de passer voir Die Antwoord. Autant le dire d’entrée, ce n’est vraiment pas mon truc, entre des visuels terrifiants, une musique qui alterne entre hip hop, rap et électro, je n’adhère pas. Baby’s on fire n’est pas désagréable, mais c’est bien la seule qui ne me dérange pas… Après il faut reconnaître que niveau ambiance ils sont très bons et parviennent à faire danser tout le public, mais musicalement ce n’est pas pour moi !

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Et enfin, la clôture de ce vendredi est assurée par les Arctic Monkeys. J’avoue avoir été assez mitigée sur ce concert. En soi, leurs titres sont géniaux, et j’ai adoré Brianstorm, R u Mine ?, Why’d You Only Call Me When You’re High et encore plus ma chanson préférée When the Sun Goes Down en live. Mais la plupart des titres sont ralentis par rapport à la version studio (je n’avais jamais vu cela), ce qui – au lieu de donner un très bon concert – donne un concert parfois un peu mou, sur lequel à certains moments il est difficile de s’enthousiasmer. L’ambiance a du coup un peu de mal à décoller, sauf sur les tubes Fluorescent Adolescent ou I Bet That You Look Good on the Dancefloor. Cela est encore plus compliqué sachant que Alex Turner ne joue pas vraiment avec le public, il ne fait que saluer et remercier le public en français, ce qui est un bon début mais pas forcément suffisant. Bref, un bon concert mais qui aurait largement pu être mieux et laisse donc un sentiment d’inachevé.

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– Live Report – Rock en Seine Jour 1